Texte. Salomé Zelic à l'occasion de l'exposition de Jeune Création, édition 2012, 104, Paris
Hye Soon Seo qualifie de compagnons les sons qui l'entourent. Coréenne, elle évolue dans un environnement qui lui est étranger et où la communication par la langue est compromise; l'échange de paroles prend alors une valeur plastique. Elle observe le son des mots et des voix avec curiosité et fascination. Elle tente ainsi de trouver un médium de figuration pour le son, ce phénomène multiple qui contient tant d'images. Elle nous amène à questionner notre rapport au son, le spectateur prenant peu à peu conscience de l'invasion sonore dont il est victime. "On peut décider de ne pas voir, on ne peut pas s'empêcher d'entendre" dit-elle en faisant référence à David Toop, musicien et auteur de Ocean of Sound. Et en effet, le son s'infiltre avec tout ce qu'il porte de violent, d'invasif ou de doux. Le bruit de la guerre est présent dans son pays d'origine, il s'agit d'un bourdonnement que colportent les images émises par les médias. Et ce bourdonnement, comme un acouphène, se maintient, s'accroche à la texture mentale de l'homme pour devenir si familier qu'il l'oublie presque. Ces bruits qui portent en eux la menace et la terreur ont pris la forme de l'environnement social, se sont insinués dans les tuyaux qui relient les espaces intimes avec "l'au-delà", le lieu de la guerre. L'abri de la maison n'en est plus un puisque le son s'y est faufilé en y injectant la violence du monde extérieur. Le son ne laisse pas le choix dans les oeuvres d'Hye Soon Seo. Compagnon, il est aussi le vecteur de cauchemars, d'occurrences hypnotiques dont on ne peut se libérer. L'artiste joue avec sa perception qu'elle sensibilise à l'extrême, pour faire advenir une empreinte de phénomène sonore. Pour sculpter son expérience, elle utilise la céramique, matériau qui entretient une connivence forte avec le son. Hye Soon Séo fait vivre au spectateur un voyage sonore et sensorielle en retraçant le chemin de ses perceptions acoustiques. De cette sculpture révélée par la vision, elle renvoie à un espace sonore où la vie est contenue. L'imagination suit le parcours ouvert par les sens et s'y laisse emporter.
Hye Soon Seo qualifies as companions the sounds that surround her. Korean, she evolves in an environment that is foreign to her and where communication through language is compromised; the exchange of words then takes on a plastic value. She observes the sound of words and voices with curiosity and fascination. She tries to find a medium of figuration for the sound, this multiple phenomenon that contain so many images and brings us to question our relationship to the sound, the spectator gradually becoming aware of the sound invasion as a victim. "We can decide not to see but, can not to stop hearing" she says, referring to David Toop, musician, and author of Ocean of Sound. And indeed, the sound infiltrates with all that it carries of violent, invasive or soft. The sound of war is present in her country of origin, it is a buzz that peddles the images issued by the media. And this buzz, like tinnitus, is maintained, clings to the mental texture of the human being to become so familiar that almost forgets it. These noises that carry in them the threat and the terror took the form of the social environment, are insinuated in the pipes which connect the intimate spaces with "the beyond", the place of the war. The shelter of the house is no longer one because the sound has snuck into it by injecting the violence of the outside world. Sound is not a choice in the works of Hye Soon Seo. Companion, it is also the vector of nightmares, hypnotic occurrences that can not be released. The artist plays with her perception that she sensitizes to the extreme, to make an impression of a sound phenomenon. To sculpt her experience, she uses ceramics, a material that maintains strong connivance with sound. Hye Soon Seo brings the spectator a sonorous and sensory journey by tracing the path of her acoustic perceptions. From this sculpture revealed by the vision, it refers to a sound space where life is contained. The imagination follows the course opened by the senses and is carried away.
Text. Salomé Zelic (Master de Université Panthéon Sorbonne/Paris1, Ecole du Louvre - Export and expertise coordinator, Asian 20th Century & Contemporary Art department, Christie’s_ 2012 Jeune Creation Exhibition in Paris Preface)
글. 살로메 젤릭 (소르본 대학 / 루브르 학교 미술사) _파리 준느 크레아시옹 전시 서문 2012.
서소형(Hye-Soon Seo) 작가 자신의 주위 환경 사운드는 작업의 주된 요소이다. 한국인으로서 그녀는 언어로 인한 낯선 환경 속 의사 소통의 불편함은 그녀의 작업을 진화시키며, 그러한 언어의 교환은 조형적 가치로 탈바꿈한다. 그녀는 여러 단어의 소리 나 목소리를 아주 흥미롭고 매력적인 요소로써 관찰한다. 그녀는 이렇게 많은 이미지를 담고 있는 다각적 현상인 소리를 위한 표현 매체를 찾으려 한다. 또한 우리들의 소리 인식에 물음을 던지며 관객의 의식은 조금씩 청각적 공간으로 빠져든다. 그녀에 의하면, 뮤지션이며 <Ocean of Sound>를 쓴 작가인 David Toop은 “보지 않음에는 우리의 의지로 결정할 수 있으나 들려지는 것은 막을 수 없다”라고 말했듯이 사실, 소리는 난폭하거나 침략적이거나 때론 부드럽게 유입된다. 그녀의 모국에 존재하는 전쟁에 관한 소음은 미디어로 통하여 퍼뜨려진 일종의 웅웅거림, 마치 이명처럼 너무 친근해져서 거의 잊어버리게 되어버린 인간의 정신적 구조에 걸려있다.
테러나 위협을 표현한 이 소음들은 사회적 환경의 형태를 띠며 전쟁의 공간, 작품 <Beyond, 2010-11> 처럼 긴밀히 이어진 공간들은 파이프 관으로 비유한다. 피난처는 더 이상 존재하지 않는다. 왜냐하면 소리는 외부 세계의 난폭함으로 충혈되어 그곳에 교묘하게 존재하기 때문이다. 소리는 그녀의 작품에서 선택의 여지가 아니며 하나의 동반자로서, 또한 악몽 같은 그리고 해방될 수 없는 수면상태의 매개체이다. 작가는 청각적 형상의 흔적을 발현시키기 위하여 그녀의 직관, 지각을 가지고 최대한 섬세하게 한다. 그녀의 경험을 조각하기 위하여, 소리와 밀접한 연관성을 지닌 재료로써 세라믹을 사용한다. 그녀는 그녀만의 청각적인 지각을 되새겨 이야기하며 관람객을 청각적인 여행으로 초대한다. 그녀의 작품은 시각적인 형태가 보이지만 그것은 삶이 깃든 소리의 공간으로 우리들을 인도하며, 상상의 공간으로 이어진 여정은 거기서 가질 수 있는 여러 감각으로 열려있다.